Pour que vive la Méthode naturelle telle que Paul Le Bohec la mettait en œuvre
Pour que vive la Méthode naturelle telle que Paul Le Bohec la mettait en œuvre

Le texte libre corporel

Réunion de notre groupe départemental 93 ce mercredi 23 janvier 2002.

Thème de la réunion : l’éducation physique et sportive, qui est souvent laissée de côté. Nous avions beaucoup parlé dans nos réunions de la Méthode naturelle d’apprentissage appliquée à la lecture, aux mathématiques, à la découverte du monde… mais jamais encore à l’EPS.

Comme nous avons pris l’habitude de démarrer nos rencontres par une mise en situation, j’avais  proposé d’être le meneur de cette séance de sport. C’était comme un défi pour moi : comment mener une séance de sport, moi qui ne suis pas sportive, en appliquant les principes de la Méthode naturelle comme je l’applique dans tous les domaines.

Mais comment démarrer ? Proposer une situation ? Apporter du matériel ?

C’est alors qu’en recherchant des articles dans les revues du mouvement, je suis tombée sur l’article de Paul Le Bohec intitulé « Le texte libre corporel ». L’idée était trouvée.

La salle de gym étant indisponible, nous nous réunissons dans ma classe. Nous sommes huit. J’explique que nous allons tenter une expérience, que je sais mener des séances de création mathématique collective avec des adultes, que je n’ai jamais mené une séance comme je vais tenter de le faire, et que nous analyserons ensuite tout ce qui s’est passé. Accord de tous. Je propose :

« Tout seul, ou bien à deux ou à trois, vous allez faire un texte libre corporel. Vous avez cinq à dix minutes. Nous examinerons ensuite les créations une à une. »

C’est le schéma des séances de création mathématique collective. Quelques hésitations, mais pas trop. Tout le monde s’exécute. Puis nous nous installons pour regarder.

Premier groupe  : inventions de déplacements sur le raccord du plastique du sol, sur un pied, sur les fesses… recherche de vitesse avec un pied, sans les pieds, sans les mains, sur les fesses, en roulant… Chaque nouvelle trouvaille est imitée par le groupe.

Deuxième création : nous l’appelons « face à face ». Un geste proposé, repris par le partenaire qui le fait suivre d’un autre geste, le mouvement s’enrichit au fur et à mesure de la reproduction. Tout le monde reprend et cela devient un jeu de rythme assis sur les chaises. Puis quelqu’un se relève emmenant les autres dans un déplacement avec une chaise…

Troisième création : déplacement d’un point à un autre assis sur des supports différents (chaise à roulettes, coussin, petites chaises d’enfant) et pieds joints.

Nous arrêtons nos évolutions (après avoir bien ri) pour analyser ce qui s’est passé.

Un texte libre corporel est proposé, le groupe l’analyse, le reproduit, trouve un exercice, une règle, puis évolue selon la règle et ensuite la transforme pour trouver d’autres pistes. Le corps est bien entré en action, il y a eu course, équilibre, saut, étirement… mais aussi écoute, création, expression. Nous sommes bien en Méthode naturelle d’apprentissage, ce qui nécessite la constitution d’un vrai groupe avec un référent et des règles de fonctionnement pour favoriser l’interaction entre les membres du groupe : respect de l’autre, écoute, entraide… Ceci, sans aucun matériel.

« Oui, mais nous avons tout de même poussé toutes les tables.
- Qu’à cela ne tienne, remettons-les en place et recommençons une séance de créations de textes libres corporels. »

Et alors là, création, imagination et gros effort gymnique ! Chacun de passer sur les tables puis sous les tables, entre les chaises ou sous les chaises, sur les fesses ou bien en rampant, en inventant toutes sortes de chemins différents… Gros délire, rire et défoulement. Chacun repart avec plein de pistes dans la tête.

Je crois que je vais proposer l’écriture d’un « texte libre corporel » à chaque début de réunion du groupe, en guise de quoi de neuf… et pour que l’idée vive.

Merci Paul.

Monique Quertier, 26 janvier 2002