Pour que vive la Méthode naturelle telle que Paul Le Bohec la mettait en œuvre
Pour que vive la Méthode naturelle telle que Paul Le Bohec la mettait en œuvre

Un débat géographique devant une carte de France

De la géographie sous forme de débat

 Marilyne a déménagé à la fin du premier trimestre. Elle habite maintenant à Troyes et comme elle est encore en vacances dans sa zone, elle profite d'un voyage de ses parents à Épinay pour nous rendre visite en classe.

Nous sommes installés en rond sur les bancs pour parler avec elle.

« Mais où est-ce Troyes ? »

Alors je sors la carte de France. Les enfants cherchent Troyes et font des découvertes.

 « La France n’est pas entière, il en manque un bout ! remarque un élève.
moi - Pourquoi dis-tu ça ?
- Quand je regarde la météo à la télévision, la France est bien découpée, et sur ta carte, on ne voit pas où elle s’arrête.
- C’est normal, réplique un autre élève, on peut passer dans un autre pays sans s’en apercevoir. On roule et d’un seul coup, on se retrouve à l’étranger. On ne voit pas où la France s’arrête dans le paysage.
- Alors, sur la carte de la météo, ils ont découpé la terre autour de la France, remarque un élève. »

Je demande s’ils savent comment s’appelle cette ligne qu’ils ont suivie, à la météo, pour découper la France. Je leur dis que c’est la frontière.

« Oui, quand on passe la frontière, on n’est plus en France, on est à l’étranger.
- Oui, mais ils n’ont pas découpé partout, dit quelqu’un d’autre. Il y a la mer aussi au bord de la France, et là, on voit la limite de la France.
- Ce sont des frontières naturelles, ne puis-je m’empêcher de dire. »

Les enfants lisent alors tous les noms des mers qui bordent la France : la Mer du Nord, la Manche, l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée.

 « Il y a aussi du bleu ailleurs, dit un élève.
- C’est pour les rivières et les lacs, répond un autre élève.
- Quand c'est bleu, c'est de l'eau.
- C’est l’habitude sur les cartes de représenter en bleu tout ce qui est de l’eau, dis-je. Mais si nous revenions à Troyes ?
- Justement, Troyes, c’est au bord de la Seine, comme Épinay. On pourrait aller à Troyes en bateau, remarque quelqu’un.
- Quand il pleut beaucoup, la rivière gonfle. (Inondations vues à la télé)
- Mais où va l’eau après ?
- Je ne sais pas, dit un élève. Elle reste sur place ? Elle s’enfonce dans le sol ? Elle part dans l’air ?
- Quand vous posez un papier sur l’eau de la rivière, dis-je, que fait-il ?
- Eh bien, il s’en va, il suit le courant.
- Mais c'est quoi, le courant ?
- L’eau coule pour aller plus bas, elle va dans la mer.
- C'est comme la Seine, la Seine va dans la mer.
- La mer c’est plus bas que le début de la rivière.
- Et le début de la rivière, c'est la source. (élève savant)
- Alors, si Marilyne mettait une bouteille avec un message dans la Seine à Troyes, peut-être que la bouteille arriverait à Épinay…

Monique (d’après les réflexions des enfants devant la carte de France), janvier 2000

 

Mots choisis par les enfants pour être copiés sur les cahiers et mémorisés :

une frontière – une mer, un océan, une rivière, un lac – une source – le sens du courant
la Mer du Nord – la Manche – l’Océan Atlantique – la Mer Méditerranée