Quelques réflexions à propos d’évaluation, en vrac
D’abord un postulat :
Le temps passé à faire passer des évaluations est du temps perdu pour les apprentissages.
Je distingue deux types d’évaluation :
1) L’évaluation naturelle, visible, celle qui met en évidence l’augmentation de la puissance de vie des enfants. Elle est visible en permanence par l’enseignant et par les enfants eux-mêmes.
Et ce évidemment dans des situations de classe qui sont des situations d’expression-création dans un groupe positif (Méthode naturelle).
2) L’évaluation contrôle qui mesure l’écart entre les performances des enfants et les compétences attendues, fixées par l’institution. Elle est réalisée à partir d’une série d’exercices, de tests que l’enseignant fait passer aux enfants afin de faire l’état des lieux des connaissances de chaque enfant.
On peut prendre du temps à entraîner les enfants avec des fiches conçues en fonction des programmes à enseigner. Ensuite faire passer les tests qui montreront à un moment donné les acquisitions des enfants, réussites et échecs. Et ensuite prévoir des exercices de « remédiation » pour boucher les trous. Tout ceci sans jugement de valeur et en coopération avec les enfants.
Mais c’est sans se préoccuper de savoir comment les enfants apprennent et si les connaissances acquises par l’entraînement sur fichiers se transforment en savoirs.
C’est revenir à un enseignement traditionnel, avec prévisions de l’objet de l’étude, extérieur à un questionnement propre à l’enfant.
« Les notes et classements doivent être supprimés. » Je suis évidemment d’accord.
Mais ce n’est pas la mise en œuvre d’outils d’évaluation présents dans les classes coopératives tels les « brevets », « chefs-d’œuvre », « arbres de connaissances », etc. (outils qui ont certes leur utilité : se rassurer, rassurer, montrer, prouver) qui aidera l’enfant à devenir acteur et auteur de ses apprentissages. C’est la mise en place dans les classes de la Méthode naturelle d’apprentissage, c’est-à-dire la mise en place de l’expression-création dans tous les domaines au sein d’un groupe positif (discussion, débat, construction collective, interaction…) de façon à ce que tous les langages puissent se développer.
Monique Quertier 23 février 2012
